En fait le noyau est soumis à deux genres de forces, simplement dénommées "force forte" et "force faible," ou plus souvent "interaction forte" et "interaction faible" (parce que leur principal effet est de convertir ou de créer des particules). L' interaction faible concerne également les électrons et d'autres particules, mais son rôle principal est de maintenir l'équilibre dans le noyau entre protons et neutrons, qui sont des particules très semblables, mis à part leur charge électrique (ce sont les variétés des "nucléons"). La structure nucléaire (du moins pour les noyaux légers,) privilégie les noyaux qui possèdent un nombre égal de protons et de neutrons. Des petites inégalités peuvent exister ( "isotopes"), mais si la différence devient trop grande, l'interaction faible peut convertir une variété de nucléons en l'autre, en émettant un électron (ou un positron, sa contrepartie positives). Il s'agit de la bêta radioactivité qui ne sera pas d'avantage présentée.
La force nucléaire forte ( la seule force nucléaire que nous allons maintenant considérer ) peut lier protons et neutrons dans de plus gros noyaux. Tous ces noyaux, positivement chargés, se repoussent, et donc ne sont pas susceptibles de se combiner ensemble, excepté pour des températures et des pressions extrêmes, comme au cÏur du soleil. Leur répulsion électrique ne leur permet pas de s'assembler sauf si la force nucléaire l'emporte.
L'énergie de liaison des noyaux
La nature contient de nombreux noyaux de tailles différentes. L'hydrogène ne contient qu'un proton, celui de l'hydrogène lourd ("deutérium") possède un proton et un neutron ; celui de l'hélium, deux protons et deux neutrons, et ceux du carbone, de l'azote et de l'oxygène respectivement 6, 7 et 8 de chacune des particules. Le poids de tous ces noyaux a été mesuré, et il est intéressant de noter que le poids du noyau d'hélium est inférieur à la somme des poids de ses composants. C'est encore plus vrai pour le carbone, l'azote et l'oxygène -- Par exemple, le noyau de carbone, s'avère légèrement plus léger que trois noyaux d'hélium.
La raison de ce "manque de masse " est en relation avec la célèbre formule d'Einstein E=mc 2qui met en évidence l'équivalence entre l'énergie et la masse. Selon cette formule, ajouter de l'énergie augmente également de la masse ( en poids et en inertie), enlever de l'énergie, diminue la masse.
Si on pèse une combinaison de particules qui s'est enrichie d'une énergie supplémentaire--par exemple, une molécule de TNT qui explose, on trouve une certaine masse supplémentaire (Pour le TNT une différence infinitésimale comparée à ses produits résultants). Si inversement nous devions investir de l'énergie pour le séparer en ses composants, le poids de ceux ci serait diminué.
C'est le cas avec les noyaux tels que l'hélium : pour les " casser " en protons et en neutrons, il faut investir de l'énergie. D'autre part, le processus inverse, si tant est qu'il existe, libérerait beaucoup d'énergie en combinant des atomes d'hydrogène pour former de l'hélium. Notamment, une énergieE=mc2 pour chaque noyau, avec m la différence entre la masse du noyau d'hélium et la masse de quatre protons (plus 2 électrons, absorbés pour créer les neutrons de l'hélium).